Belle rencontre pour la Lutecia Cup

Après deux éditions pandémiques, la Lutecia Cup a enfin retrouvé les flots. Avec une météo identique à l’édition 2019, une belle saison de partage à terre et de batailles navales s’annonce. Aux vues du contexte encore frileux, cette Euro Micro s’est transformée en rencontre Mantes contre Dennemont, mais 10 manches ont été courues avec 10 Micro.

Cette rivalité fratricide des deux clubs s’est transformée en union fraternelle. Menée par le nouveau président de l’AS Mantaise, Mathias a su mélanger toutes les couleurs : Proto, Flyer, Régate, Croiseur, nos amis Corsaire et même les habitués des autres séries (Speedfeet et Muscadet) pour une grande communion Pascale. Son sex-appeal légendaire et sa banane en toutes circonstances ont rameuté une horde d’équipage féminin, dont Lucie à 100%. 

Une grande déception : un seul participant hors de ces deux clubs. Les équipages avaient décidé de ne pas transformer leur budget liquide en budget gasoil à 2€ le litre et ont donc préféré ne pas faire le déplacement. Peut-être aussi la faute à Poutine, ou au COVID toujours en incidence affolante. Certains ont même fait courir le bruit de l’annulation, peut-être pour ne pas prendre du retard au TDF Micro. Certes, il n’y avait pas de liste d’inscrit, mais quand on se regarde en chien de faïence en attendant que les autres s’inscrivent, on arrive a un black out. Deux bateaux, quand à eux très motivés et bien inscrits, n’ont pu venir, pour des raisons familiales graves, et nous leur avons rendu hommage lors des résultats. Un autre équipage d’origine Russe avait aussi fait le projet de venir, quoi qu’il en coute, mais les instances internationales ne savent pas malheureusement faire la différence entre exilés politiques et économiques vs oligarques. Quand à Wilma et Manfred, ils n’ont pas eu froid aux yeux et n’ont pas hésité à parcourir ce long chemin outre Rhin pour le plus grand plaisir des présents, avec une escale en terre briarde pour profiter du moelleux du fromage local et du croustillant de la baguette meldoise.

Samedi matin, les équipages passent à l’inscription pour saluer les organisateurs et le jury, et repartent sans présenter aucun certificat, déjà contrôlés en amont. Il ne restait plus que les cartes de bière à acheter, seule démarche qui met la pression. La mise à l’eau se répartie tranquillement depuis la veille et tout ce beau Monde est prêt à 13h pour le briefing. C’est à ce moment que Paule Marie joue dans un premier temps son rôle de comité d’accueil pédagogique lors du briefing, avant de rejoindre son bateau comité de course, où sa légendaire précision fait redouter aux plus non chalands le manque d’aperçu. Régis Santier, le mouilleur local ayant déjà anticipé la position des bouée.

14h00’00’’ : le pavillon Micro est levé, rappelant que nous avons un programme chargé, une petite brise pour nous assister. Alisa donne le la et s’envole rapidement à la première place. Toupideck le suit, suivi de Somnium. Sur ce plan d’eau, il faut suivre les passages favorables et mieux ventés sans se faire enfermer dans les bords carrés du haut du parcours, ni dans des bulles de molles. Le premier tour de cette manche est vite faite et Paule Marie lance rapidement un nouveau départ, n’en déplaise aux Corsaire naturellement plus lents.

La deuxième manche commence de la même façon, mais Somnium casse sa drisse de grand voile et retourne à terre pour réparer. Snekkar, le Proto Lucas frais sorti du moule en profite pour lui voler le podium. Juste derrière, Morlo profite de sa parfaite connaissance du plan d’eau pour titiller ce beau Monde de résine, avec son Corsaire pur jus, mais avec deux tours, c’est plus difficile de résister.

S’enchaîne la troisième manche où Snekkar commence à maîtriser un peu mieux la bête, passe en deuxième et Lucie revient en quatrième position. Même scénario sur la quatrième manche où le vent forcit. Sebolavy en Neptune en profite pour monter quelques figures de style, tout en conservant sa 6ème place immuable. Derrière, les Corsaire Gwennili et Pégase s’échange la 7ème et 8ème place selon les manches.

18h, aperçu sur A péro. D’autres choses sérieuses nous attendent… Le rendez-vous est pris au PC Course pour une préparation aux festivités nocturnes afin de faire tamponner ses cartes à bulles. Très studieuse, Paule Marie se charge dans ce brouhaha de la bataille rangée avec FREG, maître es résultats. Quand à Bernard, sachant qu’il allait s’ennuyer au jury, convoque certains concurrents pour plaider leur faute devant le tableau blanc. Explications pédagogiques de certaines situations qu’il avait jugées scabreuse, mais dans une bonne humeur permettant aux concurrents de comprendre comment appliquer les règles de course à voile, sans pouvoir invoquer la mauvaise fois utile à sauver son rang.

19 heures, enfin le vrai apéro, suivi d’un sympathique repas. Certaines tables sont éloignées, mais rapidement, les équipages réorganisent le plan de table pour regrouper tout le Monde et pouvoir échanger en mode mélanger. Les verres se vident et les langues se délient. À 22h, il faut quitter les lieux et les coureurs se regroupent au PC course qui se transforme en piste de danse arrangée par les bouteilles de Rhum. L’avantage du lieu est de disposer de chambres pas chère sur place, ce qui permet à ceux qui ne dorment pas dans leur bateau ou fourgon de ne pas prendre le volant.

Réveil magnifique sous une lumière magique associée à une brume. Le vent se lève, les esprits se remettent progressivement en fonctionnement. A 9h30, Grangibus arrive enfin pour s’inscrire, bien que toujours pas prêt avec son nouveau Neptune. A 10h00’00’’, Paule Marie lance la 5ème manche. Toupideck s’envole rapidement en première position, et Somnium reprend sa troisième place. Les manches se suivent et les options de départ continuent à brasser un peu le classement. Sur la 6ème manche, c’est Snekkar qui part devant, puis rattrapé par Alisa. Courte pose déjeuner où le Comité lance un nouveau départ le sandwich à la main. Même constat pour la 7ème manche, avec enfin l’entrée en course de Grangibus. La 8ème manche, c’est Somnium qui prend l’avantage,  et Sebolavy performe enfin en 5ème position. Quand aux deux dernières manches, c’est à Toupideck de finir en premier et de s’assurer sa position au général. Le vent devient irrégulier et le comité nous envoie à terre après 6 manches courues dans la journée, dans de bonnes conditions.

Le retour à terre regroupe les concurrents sur le PC course et bière. Nouvelle bataille rangée entre Paule Marie et FREG qui nous sort un classement temps compensé complètement absurde, avec des coureurs à égalité. Après quelques recherches, nous nous rendons compte qu’un bateau avait un certificat OSIRIS invalide depuis quelques semaines, et tentons avec le coureur de le renouveler en urgence. Tout le Monde tente de redonner un ordre logique à ce classement, jusqu’au responsable OSIRIS qui, bien qu’étant sur le Spi Ouest, est prêt à valider ce re renouvellement. Mais un bogue sur le site FFVoile ne permet pas au concurrent de renouveler son contrat de jauge. Il nous faudra de maintes tentatives pour réussir enfin à faire la demande. Mais le temps de réplication des données ne permet pas au responsable régional de disposer de cette demande. Quand au temps réel, les pièges de FREG sont contournés grâce à la documentation sur le site MC18, bien que n’ayant pas été mise à jour depuis les dernières versions.

C’est alors le moment de partager ses victuailles, pour commencer en mode liquide, puis en mode solide. La météo conciliante nous permet de manger dehors, et c’est un nouveau partage total de l’ensemble des concurrents. Vers 22h, les certains concurrents invoquent la fraîcheur pour aller reposer les montures mises à mal sur un programme chargé de la journée sur l’eau. Les plus déshydratés restent à s’abreuver et à partager des échanges de plus en plus animés.

Le lundi, les prévisions météo ne se sont pas trompées. Du miroir, nous passons à deux systèmes météo qui s’affrontent de chaque côté du plan d’eau, laissant un bon milieu en mode pétole. Paule Marie tente une sortie sur l’eau pour essayer de faire vaincre l’un des deux systèmes. Vers midi, les risées extrêmes s’intensifient et laisse espérer présager la victoire de l’une sur l’autre. Les concurrents rejoignent alors le Comité sur l’eau, pour être prêt au moindre système établi et dérouiller les premières courbatures. Nous pensons tous alors qu’une ou deux manches pourraient relancer les affrontements sur l’eau, mais à 13 heures, la fin des courses est annoncée.

Retour à terre, rangement et remise des prix où Mathias s’illustre pour la préparation des prix de remerciement et son bagou légendaire. Les bénévoles qui ont œuvré à la réussite de la régate sont autant mis en avant que les concurrents, pour leur engagement efficace et en tout instant sympathique. Wilma nous rassemble au bord de l’eau pour la traditionnelle photo de famille, et après une dernière collation non alcoolisée, c’est l’heure d’aller affronter les grands retours du week-end Pascal.

Alisa nous a démontré qu’en mettant de bons équipiers (venant du Speedfeet et du Muscadet) sur un Neptune, il était possible de mettre à mal les autres bateaux plus performants. En espérant que ce virus leur donne envie de continuer sur notre support. Quand aux Corsaire présents, Morlo a démontrer qu’il était aussi possible de se battre et se rapprocher des premiers, et les 3 Corsaire présents, qu’il était possible de partager et d’échanger dans la grande famille Micro. Dernier point, Lucie, équipage féminin bien motivé, aura donné à cette régate une autre vision, toujours souriantes et avec une envie tenue de progression.

Photos Wilma Wilms

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